Les intentions d’embauche des PME en 2022 au plus haut niveau depuis 10 ans
Chiffres les plus élevés et augmentation auprès de l'industrie manufacturière et de la construction
3 januari 2022
Les intentions de recrutement des PME belges (jusqu'à 250 employés atteignent le pic le plus élevé que SD Worx ait mesuré depuis le début de l'enquête en 2010. Début décembre, SD Worx a interrogé 661 chefs d'entreprise et responsables du personnel de PME. Ce sont les derniers résultats de l'enquête trimestrielle sur l'emploi :
- Les PME de l'industrie et de la construction envisagent les plans de recrutement les plus importants : six PME sur dix souhaitent embaucher d'ici le début de 2022 (contre 47,6% en sept 21).
- En moyenne, plus d’un tiers des PME wallonnes (35,4%) et Bruxelloises (34,9%) prévoient de recruter d'ici la fin mars. De plus, près de huit sur dix d'entre elles souhaitent augmenter leur personnel et une sur trois souhaite le remplacer. Pour la Belgique, nous atteignons le pic le plus élevé avec une moyenne de 41,5% des PME avec des plans de recrutement.
- Bien que la majorité (six PME sur dix) indique qu'il s'agit de postes vacants récents, la proportion de postes vacants à long terme a augmenté (à quatre sur dix). L'augmentation est plus prononcée pour les PME de l'industrie et de la construction (6 sur 10 indiquent "principalement des postes vacants de longue durée").
- Près de la moitié (46,2%) expliquent qu'il s'agit principalement d'emplois en pénurie, ce qui représente une augmentation par rapport au trimestre précédent (38,3%). Parmi les PME de l'industrie et de la construction, c'est le cas depuis plus longtemps (60,1%).
- Près de quatre PME sur dix (38%) s'attendent à une augmentation du travail : il s'agit d'une légère augmentation par rapport à septembre 2021 (35%), mais pas encore aussi élevée qu'en juin 21, lorsque les attentes ont atteint un pic. Dans le secteur de l'industrie et de la construction, près de la moitié des PME (46%) voient une augmentation du travail.
- Une PME sur dix (11 %) devra se séparer d'une personne le trimestre prochain (seulement 7 % dans l'industrie manufacturière et la construction) ; 1 de ces PME sur 5 remplacera cependant cet employé.
Virginie Bertrumé, Directrice régionale PME chez SD Worx, commente les chiffres : « Il est intéressant de voir cette évolution sur plus de 10 ans. L'augmentation actuelle nous place nettement plus haut qu'avant la crise du coronavirus et qu'il y a 10 ans. De plus en plus de PME souhaitent recruter ; les attentes concernant le volume de travail augmentent également à nouveau. Les plans de recrutement les plus prononcés se trouvent dans les PME de l'industrie et de la construction. D'une part, parce qu'elles ont plus de difficultés à trouver des profils adéquats et, d'autre part, parce que près de la moitié des PME de ce secteur (46%) constatent une augmentation du travail. C'est plus que dans les secteurs des services. Six PME sur dix dans l'industrie et la construction signalent des professions en pénurie et surtout de vacances de longue durée. C'est une moins bonne nouvelle. »
Les plans de recrutement des PME sont les plus élevés depuis 2010
Intentions d’embauche : plans vs. réalité au sein des PME
"Tous les projets ne peuvent pas être concrétisés immédiatement : pour les premier et deuxième trimestres de 2021, le pourcentage de PME qui pouvaient recruter était d'environ 13 %, alors que 27 % souhaitaient effectivement recruter (enquête de décembre) ; il semble que la moitié n'ait pas réussi à concrétiser ses projets dans les trois mois. Au troisième trimestre, le pourcentage effectif est passé à 15%, ce qui reste inférieur à la moitié des PME ayant des projets d'embauche, mesurés en juin 2021 (36,4%). Cela varie également selon le secteur", conclut Virginie Bertrumé de SD Worx. "Les intentions dans l'industrie et la construction sont deux fois plus élevées que l'année dernière. Espérons qu'au moins la moitié des PME seront en mesure de réaliser leurs intentions au prochain trimestre. Ce serait un bon résultat, à savoir 30% ou une PME sur trois".
Les moyennes masquent des différences par secteur. Par exemple, pour les PME de l'industrie manufacturière, les chiffres sont plus élevés : ils augmentent, mais la part de celles qui ont fait face à des licenciements a également augmenté. Ce n'est qu'au premier trimestre que les PME du secteur manufacturier ont été plus nombreuses à embaucher qu'à licencier. Pour le premier trimestre, près d'une PME sur trois dans l'industrie manufacturière et la construction a déclaré qu'elle recruterait (enquête de décembre : 32,6%). La proportion de PME ayant des plans de recrutement était à nouveau au moins deux fois moins élevée. La même tendance peut être observée dans le secteur de la construction : au cours des deuxième et troisième trimestres, les PME ont vu davantage de personnes partir qu’être embauchées.
A propos de l’enquête
Pour ses prévisions d’emploi trimestrielles, SD Worx a interrogé pour la 47e fois un nombre représentatif de PME belges sur leurs attentes en matière d’emploi. 661 entreprises de 1 à 250 travailleurs y ont participé entre fin novembre et débit décamebre. Il s’agit d’une enquête en ligne menée auprès des PME en Belgique sur la base d’un échantillon représentatif et par laquelle le bureau d’études CityD-WES s’adresse aux personnes interrogées par e-mail. L’étude est répétée tous les trimestres. La pondération se fait selon la région et la taille de l’organisation en fonction de la population des PME. Les résultats sont représentatifs de l’ensemble des PME en Belgique. La pondération est généralement largement inférieure à 2, sauf pour les PME wallonnes (2,7). Pour l’ensemble de l’échantillon, la marge d’erreur est de 3,0% (intervalle de confiance de 95 %).