Quatre PME sur dix n’invoquent pas le chômage temporaire
Un tiers des PME misent massivement sur le télétravail. Cependant, l’emploi structurel est généralement gelé jusqu’à fin juin
6 april 2020
La mesure d’aide temporaire « chômage temporaire » aide six PME sur dix (59 %). Quatre PME sur dix n’invoquent pas le chômage temporaire. Un tiers des PME peuvent miser massivement sur le travail à domicile. 10 % d’entre elles ont une pénurie de personnel et 5 % comptent de nombreux malades. Le baromètre SD Worx des intentions de recrutement des PME (de moins de 250 travailleurs) descend en piqué avec la crise du COVID-19 : les intentions d’embauche jusqu’à fin juin dégringolent. Ce sont les conclusions les plus frappantes de l’enquête dans le contexte de la crise du coronavirus, réalisée cette semaine dans le cadre de la 40e enquête sur l’emploi pour le compte du prestataire de services RH SD Worx auprès de 1 025 dirigeants d’entreprise et responsables du personnel.
La crise du coronavirus touche l’ensemble du pays et de notre activité économique. Le chômage temporaire est une mesure d’aide à laquelle nos PME peuvent elles aussi avoir recours. Mais le font-elles ? Une enquête supplémentaire menée par SD Worx auprès de plus de 1 000 PME belges révèle plusieurs points :
• Un tiers des PME belges misent massivement sur le télétravail ;
• Plus d’un tiers de nos PME comptent (pour l’instant) peu ou pas de malades ;
• Quatre PME sur dix n’ont actuellement pas recours au chômage temporaire et n’ont pas non plus l’intention de le faire après le 19 avril ;
• Le chômage temporaire n’est pas un automatisme : en ce qui concerne les perspectives après le 19 avril, quatre PME sur dix (39 %) déclarent ne pas encore le savoir ; moins d’une PME sur dix (9 %) pense devoir maintenir le chômage à 100 %.
Quelques remarques importantes :
• Un tiers des PME belges utilisent aujourd’hui le chômage temporaire à 100 %. Un tiers des organisations déclarent une fermeture obligatoire ;
• 10 % des PME ont actuellement une pénurie de personnel et 5 % comptent de nombreux malades ;
• En ce qui concerne l’emploi structurel jusqu’à fin juin, les PME réduisent fortement leurs intentions de recrutement : seule une PME sur dix compte encore recruter un collaborateur ce trimestre.
Les PME aussi misent massivement sur le télétravail
Vassilios Skarlidis, Directeur Régional PME chez SD Worx: « Une PME sur trois mise massivement sur le télétravail pour maintenir ses activités. Pour six PME sur dix, le chômage temporaire pour cause de force majeure constitue une solution temporaire pour surmonter cette période difficile. »
Quatre PME sur dix (41 %) n’invoquent pas le chômage temporaire. Une grande partie d’entre elles (35 %) ne comptent pas non plus le faire après le 19 avril, mais quatre organisations sur dix (39 %) sont dans le flou.
Le pourcentage de PME qui font appel au chômage temporaire est plus élevé dans les grandes PME que dans les petites PME. Ainsi, 45 % des PME de moins de 5 travailleurs ne font pas appel à cette mesure d’aide, contre 24 % des PME avec plus de 20 collaborateurs. Si les plus petites PME utilisent le chômage temporaire comme mesure d’aide, elles le font généralement à 100 % ; les plus grandes PME optent plutôt pour le chômage temporaire pour une partie du personnel ou du temps de travail.
Une PME sur dix a une pénurie de personnel
« Environ une PME sur dix (9 %) a actuellement une pénurie de personnel. L’explication réside d’une part dans la fermeture obligatoire et la quantité de travail : près de la moitié des PME ont temporairement moins de travail (46 %), une minorité ont du travail en plus (12 %) et une partie ont autant de travail qu’avant (17 %). D’autre part, une organisation sur trois déclare (actuellement) compter peu ou pas de malades. Seules 5 % d’entre elles comptent de nombreux absents pour cause de maladie. C’est un signe encourageant. Pour l’heure, les PME veulent pouvoir maintenir leurs activités pour pouvoir ensuite démarrer ou redémarrer plus facilement », explique Vassilios Skarlidis de SD Worx.
Un tiers des PME craignent un impact négatif important sur l’emploi structurel
Un tiers des PME ressentent un impact négatif fort du coronavirus sur l’emploi structurel jusqu’à fin juin. Près de 20 % d’entre elles s’attendent à un impact négatif léger. Exactement la moitié des PME indiquent que le coronavirus a un impact négatif léger ou fort sur l’emploi structurel (contre seulement 27 % lors de l’enquête menée au cours de la première moitié du mois de mars).
Vassilios Skarlidis de SD Worx poursuit : « Depuis que les mesures de crise ont été prises, il semble que l’embauche structurelle soit gelée jusqu’à fin juin dans de nombreuses entreprises : nous observons un net recul des intentions de recrutement, de 34 % à 11 %. En même temps, les intentions de licenciement sont passées de 8,5 % à 16 %. Début avril, davantage de PME s’attendent aussi à avoir moins de travail qu’au cours de la première quinzaine de mars. »
Le graphique ci-dessous illustre la forte baisse des intentions de recrutement pour le trimestre à venir.
Pour ses prévisions d’emploi trimestrielles, SD Worx a interrogé pour la 40e fois un nombre représentatif de PME belges sur leurs attentes en matière d’emploi. Au vu des mesures gouvernementales, nous avons mené une enquête supplémentaire spéciale, à laquelle 1 025 entreprises comptant de 1 à 250 travailleurs ont pris part. Pour l’ensemble de l’échantillonnage, la marge d’erreur est de 3,4 % (intervalle de confiance de 95 %). L’enquête a été réalisée par le bureau d’étude DataD, qui fait partie de CityD-WES.